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Le blog de Tristan Né le 26/08/2009 à 11h25

La vieille dame triste

Jo

Ce soir je pense à une vieille dame croisé aujourd'hui. Une vieille dame fatiguée que j'ai fait s'assoir au magasin, à qui j'ai donné un verre d'eau et avec qui j'ai parlé.

C'est toujours difficile au boulot de perdre du temps, en plus, dans le commerce, on voit tellement de gens qui semblent prendre un malin plaisir à vous le faire perdre. Ils pensent peut-être que le fait de nous accaparer les rends plus important, que le client est roi... Belle connerie. Moi je suis patient avec ce genre de personnes juste parce que j'ai pitié d'eux au fond et que je sais qu'ils ont besoin de se sentir supérieur à au moins une partie de la population pour exister, alors si ça peut leur faire du bien de me prendre de haut, tant mieux, c'est ma b.a. du jour en général. 

Mais c'était pas le cas de cette femme. Elle semblait épuisée par instant puis aller mieux à d'autre. Elle me dit qu'elle a quelques courses à faire mais qu'elle n'est pas certaine de pouvoir traverser le magasin " J'ai 82 ans vous savez et c'est mon anniversaire aujourd'hui " Puis elle ferme les yeux et éclate en sanglot "Et j'ai perdue ma fille hier ".

Je ne sais pas réagir à ça. J'ai toujours l'impression que les autres savent mieux trouver les mots que moi. Mais là, les autres avaient fuis ou travaillaient. Alors je suis resté avec elle un petit peu. Je l'ai laissé assise près d'une caisse du magasin et je suis allé lui faire ses quelques courses. Un gâteau, une brosse à dent dure, de la moutarde douce et des bonbons aux plantes. 

J'ai insisté plusieurs fois pour qu'elle ne rentre pas seule, mais rien n'y a fait elle devait rentrer. Il n'y avait personne à joindre. Alors je l'ai accompagné à sa voiture. Là, elle a sortie d'un sac un montage de plusieurs photo de sa fille. Elle m'a raconter son combat contre le cancer du pancréas. Trois ans de hauts et de bas, d'espoirs et de moments sombres, trois ans de combats finis la veille.

Je l'ai écouter. Je ne trouve jamais les mots mais je sais écouter. Elle avait juste besoin de parler, besoin de raconter l'histoire à quelqu'un pour mieux l'accepter. Sa fille avait  cinquante deux ans et deux grands enfants. Elle a refuser la chimio tout d'abord, la crainte de perdre ses cheveux m'a expliquer la vieille dame. Etrange coquetterie. 

La pluie a commencer à tomber alors je lui ai proposé de monter dans sa  voiture à l'abris. Et elle a parlé encore, elle au sec, moi sous la pluie. Des allés retours dans le temps en y ajoutant plus de détails à chaque fois, comme si elle me jugeait digne d'en entendre plus. Les derniers temps, le refus des soins palliatifs, puis un coma et pas le choix. Une rémission, un espoir fou, puis la dégringolade et enfin le sommeil provoqué. Ça a remuer tellement de choses en moi. 

"Elle a tenue sept heures après la piqure, vous savez " m'a t-elle dit. "Elle ne voulait pas s'en aller". Ses enfants étaient là, près d'elle et, vers 18 heures, elle est partie. 

Il y avait en elle de la colère, contre sa fille morte, contre un médecin à qui elle reprochait d'avoir mal agit. Une colère et une immense tristesse. 

Je l'ai déjà écrit ici, j'ai compris, avec la naissance de Louise qu'il y a un ordre des choses et que les parents ne doivent pas survivre à leurs enfants. C'est valable à n'importe quel âge. 

Cette histoire m'a retourner. Je pourrais écrire des tas et des tas de banalités pour terminer ce texte, mais j'ai pas envie. C'était juste un moment fort comme j'en ai peu vécu. Un moment où la douleur d'une inconnue vous submerge et vous emporte. J'espère que parler l'a aider parce qu' écouter m'a marqué.

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