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Le blog de Tristan Né le 26/08/2009 à 11h25

Le pigeon et la cathédrale

Jo

Et vole les pigeons, oiseaux des villes, pièce maîtresse des places à touristes. Cible d'un Tristan qui se sent redevenir le grand chasseur fauve que l'homme n'a jamais été. Avançant à pas feutrés, le jeune félin guette sa proie ailée qui picore insouciante quelque miettes d'un sandwich tombées là. Le jeune chasseur se meut lentement, il se fond dans le décor grâce à sa tenue de camouflage de garçon des villes. Encore un pas. Le volatile, tout de plume et de graisse, ne s'occupe plus guère des jeunes humains d'ici. Tristan guette l'instant ou sa proie baissera les yeux pour prendre dans son bec le petit morceau de pain où s'accroche encore une graine de sésame, cerise sur le gâteaux du pigeon gourmet. Et soudain, vif comme l'éclair dans une vitrine de pâtissier, l'enfant chasseur bondit en poussant un cri sauvage. L'oiseau bleu n'hésite pas une seconde et dans un pur réflexe laisse la miette trois étoiles pour s'envoler soudain. Les mains de Tristan se referment encore sur le vide, il y avait cru pourtant... Et le pigeon se pose un peu plus loin, regardant l'enfant avec un oeil étrange. En lui s'anime les tambours ancestraux des millénaires et du fond des âges, son instinct de dinosaure lui hurle de sauter au cou de cet importun et de lui trancher la gorge d'un coup de griffe. Le pigeon secoue la tête et reprends ses esprits. Quelques aient pu être ses ancêtres, il n'est plus qu'un oiseau gras dans une ville humaine, alors bon, ça va hein. Alors les tambours s'éloignent, se taisent et se dissolvent dans un mal de tête dont le pigeon se souviendra longtemps.

Et sur le parvis, Louise apprivoise les oiseaux. Elle joue la mangeoire, des graines dans les mains, tente d'attirer des piafs bien trop nourris déjà pour les engraisser un peu plus. Et, entourés de touristes des quatre coins du monde, au pied des gargouilles de Notre Dame, mes enfants jouent avec des pigeons. 

Tu vois, toi la cathédrale millénaire, point zéro de la France, lieu de culte, de commerce et de fête. Toi qui inspira Hugo qui t' offrit en retour un amant bossu. Toi qui fut un refuge avant de devenir une attraction. Lieu de foi et de commerce, mélange des genres, moderne dévotion. Les oiseaux à tes pieds attirent les enfants plus que toi. Et de ce voyage, les miens se souviendront des pigeons plutôt que de Notre Dame. J'y vois presque comme une leçon d'humilité.

 

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