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Le blog de Tristan Né le 26/08/2009 à 11h25

Papa, t'en va pas !

Jo

DSCF0328C’est dingue comme mes enfants sont différents. 

Le plus surprenant c’est que je n’arrive pas vraiment à prévoir leurs réactions.

Ils ont une nature très différente, parfois opposé. Mais c’est plus compliqué que cela en fait. A leur caractère, il faut ajouter l’influence de l’autre. Tristan est tout à fait capable d’agir à l’inverse de son tempérament juste pour copier Louise. 

Fondamentalement Tristan est plus filou que Louise. Elle est plus cash. Même si elle est l’ainé, son frère est plus malin. On sent Louise venir à des kilomètres alors que Tristan la joue plus en finesse, plus au charme. Il sait se servir de son sourire, c’est son arme préférée et une des plus redoutables, il sait très bien qu’il est irrésistible quand il sourit et même nous qui connaissons le truc succombons une fois sur deux. Il me fait penser parfois à Jack Nicholson (version Shining… Ça fait peur). 

Louise n’a pas peur d’aller au clash, quitte à faire un caprice et à nous pousser à bout, c’est sa spécialité même si elle a tendance à  se calmer de ce côté-là. Les caprices de Tristan se comptent sur les doigts d’une main. Mais Louise a transmis sa peur des araignées et des insectes en général, à Tristan. 

Mais ils sont très différents. 

N’empêche que moi, naïf que je suis, je pensais que la première rentrée de mon fils se passerait au moins aussi bien que celle de ma fille. Sachant que Louise m’avait à peine fait un bisou avant de courir dans la classe jouer avec les autres enfants et accessoirement les saouler de paroles, je m’attendais à ce que son frère fasse pareil et me délaisse pour l’établis en plastique et ses outils usés en moins de temps qu’il ne faut pour dire « bisou mon chéri, à tout à l’heure ». 

Comprenez bien, pour moi Tristan est plus indépendant que sa sœur. Il est capable de jouer tout seul pendant un long moment, ce que Louise n’a jamais pu faire. Il est capable de ne rien me demander pendant au moins dix minutes, ce qui est énorme au regard de ce que Louise faisait et fait encore d’ailleurs. Donc pour moi, la rentrée était écrite à l’avance. Surtout que monsieur avait déjà passé une journée à l’école lors de sa pré-rentrée et que cela lui avait beaucoup plut. 

Mais voilà, rien ne se passe jamais comme prévu et c’est ce qui est drôle dans la vie. 

Je suis donc arrivé, le jour de la rentrée, à l’école, avec Tristan sous le bras, remplis de la fierté paternel que je suis en droit de ressentir au vu des qualités exceptionnelles dont fait preuve mon fils et qui, j’en étais certain, allaient épatées et laisser bouche bée ses petits camarades qui mesureraient en le voyant l’étendue de leur ignorance et le fossé qui les séparaient de mon fils. 

Mais voilà, au moment du bisou et du « à tout à l’heure, mon chéri », Tristan lève les yeux vers moi et me dit avec son petit regard qui ferait que n’importe quel huissier vous rendrait les meubles avec, en plus, un ou deux à lui : « Papa, reste avec moi, t’en va pas »… 

Vous feriez quoi vous à ma place ? Oui, ben moi j’ai un cœur, alors je suis resté un petit coup… Bon ok, un gros coup… Une heure pour être exact… J’ai squatté la classe, fais des clippos et de la pâte à modeler, écouter les histoires et tenté de me faire tout petit. 

Quand j’ai senti que Tristan se sentais bien, je suis parti. 

Evidemment, le soir j’ai eu droit aux remarques de ma maitresse de compagne : « tu sais, on aime pas trop que les parents restent. On a l’habitude. Tu aurais dû partir tout de suite, il aurait pleuré un peu et puis il serait passé à autre chose… ».  Non mais ho ! Pour qui me prenez-vous ? Je suis quelqu’un de sensible moi. Il est hors de question que je laisse mon enfant comme ça, en larmes, et que je fuis. La maitresse gère, la maitresse gère, qu’est-ce que j’en savais moi ? C’est à peine si Louise me disait au revoir quand je la déposais en maternelle. Je ne voulais pas laisser mon garçon tout seul avec tous ses gens qu’il ne connaissait pas, tous ses enfants bizarres qui le regardaient de travers… Et puis j’ai fait un super avion en clippo….  

Enfin bref. Les deux jours suivants furent un peu compliqués aussi au moment de poser Tristan à l’école, mais mes horaires de travail ont fait que c’est Carole qui l’a emmené. Elle peut toujours me faire croire qu’elle sait mieux faire que moi, qu’elle n’a pas hésité à le laisser, pleurant dans les bras de sa maitresse sachant que quelques minutes plus tard il serait tout heureux de retrouver la perceuse en plastique et de faire des faux trous dans du faux bois, moi je connais la vérité. En fait, c’est plus facile pour elle, sa classe c’est la porte à côté de la classe de maternelle. Tu parles d’un éloignement. Et comme elle est la directrice, elle peut venir voir les petits quand elle veut sous un prétexte ou un autre. En plus, il y a la récréation qui lui permet d’aller en douce faire des câlins à son fils. Et moi je n’aurais pas le droit de rester un peu avec Tristan dans sa classe pour faire des avions en clippo ? 

Vous voyez, dès la maternelle la vie est injuste… Surtout pour les papas.

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Commentaires
C
<br /> Ah l'école, l'indépendance... paraît que c'est très important que l'enfant soit obligé de se séparer de ses parents à ce moment là. Vu que Carole est à côté, ils auront peut-être plus de mal au<br /> collège!<br /> <br /> <br /> <br /> Moi mes parents m'ont raconté qu'en entrant au CP, je voulais en même temps acheter ma propre maison, déménager, et ouvrir une librairie au rez-de-chaussée (avec que des livres écrits et<br /> illustrés par moi)! Beau rêve d'indépendance :p<br />
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C
<br /> <br />
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