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Le blog de Tristan Né le 26/08/2009 à 11h25

Maitresse, tu voles ?

Jo

Vendredi marqua la fin de la première semaine d’école.

Je sais que cela n’a pas échappé à vos esprits fins et brillants, mais si je vous en parle c’est parce que vendredi fut aussi jour de baptême. Un double baptême en plus.

Tout d’abord, l’école où œuvrP1010873e Carole en tant que directrice et accessoirement maitresse d’une bande d’analphabètes baveux qu’elle a pour mission de transformer en de fins lecteurs, sages et attentifs en moins d’un an pour des parents admiratifs et la larme à l’œil devant leur rejeton chenillesque devenu ce magnifique papillon près à gravir les échelons d’une société impatiente de les voir à l’œuvre a été rebaptisée (je schématise un peu, mais c’est pas loin….Ah oui, vous pouvez respirer là).

L’école a donc perdu son charmant titre de « groupe scolaire d’Arc et Senans », nom dont la résonnance poétiquo-administratative ne peut être perçue que par l’élite bureaucratique dont notre pays a le secret et que nous a envié pendant longtemps la regrettée Union Soviétique qui n’aurait pas connue une fin si tragique si elle avait réussie à nous piquer L’ENA, fruits de notre dévotions aux formulaires en triples exemplaires à adresser à des services improbables et qui nous reviennent systématiquement avec une liste de pièces manquantes longues comme une file d’attente de la sécu.

La voici désormais nommée école « Le Petit Prince ». Ce fait marquant méritait bien une petite cérémonie avec chips et cacahuètes. Tristan très intéressé par tout cela fit honneur aux chips avant même le coup d’envoi des festivités et parti vivre sa vie sur le toboggan de l’école, évitant ainsi les discours de rigueurs prononcés devant un groupe éparse de parents lorgnant du côté du buffet.

Moi je n’ai malheureusement pas pu tout entendre, j’ai dû m’occuper de Tristan qui essayait de piquer son ballon à un garçon qui faisait deux fois sa taille et qui avait la particularité pratique d’être aussi large que haut ce qui facilite la prise des mensurations. Ayant évité le passionnant récit de monsieur le maire sur les années qui conduisirent de la construction de l’école à ce jour faste, mettant tout d’un coup involontairement l’accent sur le fait que le bâtiment avait de l’âge et qu’il faudrait quand même songer à moderniser tout ça, je revins juste au moment où l’autorisation fut donnée de se jeter sur les jus de fruits et les bretzels. Ce que je fis avec la vivacité de celui qui a raté les discours et qui donc n’a pas besoins de quelques minutes pour s’en remettre. Je fus donc le premier, après Tristan évidemment, sur les chips et le jus de je ne sais pas quoi mais dont la couleur me plaisait bien.

Pour que la fête soit parfaite il avait été prévu le décollage d’une montgolfière aux couleurs du Petit Prince juste après la cérémonie.

Carole en tant que directrice fut invitée à monter dans le panier pour le vol. Elle fit donc sont baptême d’aérostat en même temps que celui de l’école. Le ballon fut gonflé. Et je vis alors Carole se diriger vers lui dans la lumière du soleil tombant, un peu comme au ralentit. Il ne manquait plus que la musique et on se serait cru dans un film de Michael Bay avec le héros courageux se dirigeant décidé vers son funeste destin mais conscient qu’il allait sauver le monde… Enfin un truc comme ça.

Je tenais mes enfants dans mes bras, Louise était préposée à l’appareil photo (elle fait des très jolies photos du moment qu’elle se concentre sur le sujet à photographier et pas sur des nuages, sur le train qui passe ou sur mes chaussures). L’instant était émouvant, mes enfants faisaient des coucous à leur maman prête à décoller, les élèves de Carole faisaient des paris sur le fait de revoir leur maitresse un jour, bref la tension était à son comble et le décollage de la montgolfière serait le point d’orgue de la soirée. Nous attendions donc, émus et impatient que la pesanteur libère le ballon et le laisse rejoindre les nuages, guidé par le vent… Au bout de dix minutes, l’impatience tomba un peu, l’instant perdit un peu de magie, Tristan commençait à avoir faim et Louise ne tenait plus ni l’appareil photo ni en place. La magie disparue complètement au bout d’une demi-heure d’attente, Louise était partie jouer avec un copain et Tristan était à deux doigts de rentrer à pieds à la maison. Carole restait calme dans son panier, tel le crabe attendant so bain ignorant qu'il serait bouillonnant et définitif. Au bout de quarante-cinq minutes, la situation avait perdu tout attrait. Je n’attendais qu’une chose, c’était de pouvoir rentrer et mettre mes enfants sous la douche pour avoir quelques minutes de tranquillités avant de préparer le repas. J’en étais à me dire que : « bon, on va rentrer, tant pis pour le décollage, mais là ça commence à faire long », quand le ballon pris son envol avec légèreté et grâce. Mes enfants avaient déserté la scène depuis belle lurette et je dû leur courir après pour qu’ils puissent entrevoir leur maman s’envoyer en l’air avec l’inspecteur d’académie dans un véhicule volant avec chauffeur.

Nous fîmes donc les coucous et signes de main de rigueurs, les même que quand le train part, sauf que là on risquait le torticoli, avant de rentrer enfin chez nous et enfin prendre un repas mérité.

Carole réapparue quelques heures plus tard, enchantée de son voyage et très heureuse de son vol. Elle ne prononça même pas la fameuse phrase « tu devrais essayer », sachant que monter dans un truc comme ça n’est pas plus envisageable pour moi que de sauter à l’élastique ou assister à un concert de Christophe Maé.

Et hier, Carole rentra fièrement de l’école en me montrant l’article paru dans l’Est Républicain de dimanche ou lundi à propos de cet évènement. Et forcement la photo montre Carole (pas très flatteuse pour elle la photo au passage), le maire, l’inspecteur d’académie mais aussi, à ma grande surprise, moi en train de discuter avec Louise et, si vous avez ce journal, au fond, entre Carole et la table des chips et des jus de je ne sais pas quoi, vous verrez Tristan se dirigeant vers le toboggan dans l’autre partie de la cours d’école.

Voilà donc, pour une fois, la preuve que ce que je vous raconte est vrai et que je n’invente rien….Enfin, la plupart du temps.

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Commentaires
G
<br /> <br /> Bonjour Jo,<br /> <br /> <br /> Maman dans les airs avec l'inspecteur d'Académie...une vision cauchemardesque pour les ptits bouts...à moins qu'ils ne l'aient pris pour le Père Noël ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> <br /> Ce qui m'a le plus amusé, c'est l'élève à coté de moi qui, la voyant monter dans la nacelle, à dit :<br /> <br /> <br /> "Ben je crois que lundi on aurat pas cours les gars"<br /> <br /> <br /> :)<br /> <br /> <br /> <br />